Ludovic Louis, Interview

Ludovic Portrait
Walkzine
est né de mon envie de vous faire découvrir et partager mes coups de coeur. De vous parler également d’artistes que j’ai l’occasion de rencontrer et dont – à mon goût – on ne parle pas assez. Les médias français préfèrent souvent présenter les artistes étrangers que l’on accueille en France… Beaucoup moins de nos artistes français plein de talent, qui percent à l’étranger et côtoient les grands noms de la Musique… Et pourtant – sans être chauvin – on a de quoi être fier du parcours de certains.

C’est le cas de Ludovic Louis – je vous avais déjà parlé de lui dans mon report live de Trombone Shorty – qui partage actuellement la scène avec Lenny Kravitz… Excusez du peu ! Entre deux concerts et la préparation de son premier album, nous nous sommes rencontrés le temps d’un café, au Dada dans le XVIIe arrondissement de Paris.

Ludovic, quel a été ton cursus musical ?

J’ai commencé le piano à 5 ans. Puis vers 8 ans, je suis tombé amoureux de la trompette et j’ai intégré la classe de Philippe Langlet à l’Ecole de musique du Havre, puis celle de Sylvain Maillard. En parallèle, je faisais des études de jazz avec Alain Loisel. J’ai obtenu mes prix de trompette et de solfège, et je me suis lancé dans le métier vers 22 ans.

Tu as déjà de nombreuses collaborations artistiques à ton actif. Tu peux nous en parler ?

J’ai eu la chance en arrivant à Paris, de rencontrer un trompettiste qui a énormément tourné avec Fugain, Bécaud, pas mal de gars du métier que ce soit en France ou à l’étranger. Lorsqu’il avait plusieurs projets en même temps, il me recommandait à ses contacts pour que je le remplace. Et de fil en aiguille, j’ai rencontré d’autres musiciens…

J’ai travaillé avec un groupe cubain qui s’appelle Orishas et avec lequel on a fait pas mal de scènes. Le premier artiste français avec lequel j’ai bossé, c’est Francis Lalanne lorsqu’il est revenu sur le devant de la scène vers 2004, il me semble. J’ai eu la chance de travailler avec Jimmy Cliff, Raul Paz… Un jour Raul Paz participait à un projet sur Cuba. Je me suis retrouvé aux côtés de Florent Pagny qui a apprécié les cuivres. Et donc lorsqu’il est parti en tournée, il m’a contacté pour que je monte une section de cuivres sur son projet… Et en ce moment, je travaille avec Lenny Kravitz.

Et justement, comment s’est faite cette rencontre avec Lenny Kravitz ?

Lenny Kravitz jouait au Peace One Day au Grand Rex et était en autre accompagné de Mathieu Thave, un des sax français qui jouait sur l’ancienne tournée. Comme Lenny n’avait pas de trompettiste sur place, Mathieu m’a appelé pour me demander de venir jouer sans me dire de qui il s’agissait. On a répété… et là, j’ai compris… C’est comme cela, que s’est faite la rencontre. Ensuite, quand l’ancien trompettiste est parti, ils m’ont rappelé ! Facteur Chance. Personnellement, je pense que ce ne sont pas des choses anodines qui se passent. Les rencontres font qu’à un moment donné, si ça se passe bien, les choses se font d’elles-mêmes.

Tu peux nous raconter ce moment exceptionnel avec Mohamed Ali et Quincy Jones ?

Cette journée était vraiment très bizarre pour moi. La veille au soir, on joue pour son anniversaire. Il y a une grosse fête organisée à Vegas. Plein d’artistes sont là pour honorer Mohamed Ali : Snoop Dog, Puff Daddy, Lenny Kravitz, Samuel Jackson, David Beckham, Quincy Jones… Et moi, je rêve de juste pouvoir lui dire bonjour ou lui serrer la main. C’est quand même une sacrée légende ! Mais je ne le croise pas de la soirée… Je vais boire un verre à l’hôtel et j’apprends que le lendemain, il y fait une séance de dédicaces donc je prévois de me lever pour y aller… sauf, que je me réveille vers 13h30 le lendemain. J’étais vraiment déçu…

Le soir, on va faire les balances pour le concert et je m’en veux de l’avoir raté. Le concert débute. Généralement entre deux morceaux précis, je fais un interlude de trompette, sauf que juste avant de commencer, Lenny arrête le morceau. Je comprends donc que je ne vais pas jouer… Lenny parle, parle… et demande d’accueillir chaleureusement une légende vivante qui a fait énormément, dans de nombreux domaines. Mohamed Ali arrive donc sur la scène. Je suis ému de le voir à cinq mètres de moi… et là, Lenny me lance sur mon solo. Je commence à jouer… et Lenny me fait venir devant, ce qui fait que je me retrouve à jouer pour Mohamed Ali et Quincy Jones… Après, je n’arrive plus vraiment à expliquer ce qu’il s’est passé… J’oublie complètement où je suis, à Vegas devant 15000 personnes. Je suis connecté au mec qui est en face de moi, et qui n’est autre que Mohamed Ali… Et à la fin de mon interlude, je me lève pour le remercier et lui me tend la main. C’est le plus beau moment de ma carrière. Emotionnellement, c’était très très très fort !

En dehors de ces expériences artistiques, tu as des eu des coups de cœur musicaux récemment ?

J’ai vraiment pris une gifle musicale avec le groupe américain de jazz fusion Snarky Puppy. C’est un des meilleurs shows que j’ai vu de l’année. Il y a le dernier album de Coldplay. Et je suis totalement fan d’Eryka Badu. J’aime écouter les nouveautés et m’en inspirer, sans me limiter à un style de musique.

Et lorsque tu es sur Paris, il y a des lieux que tu affectionnes particulièrement ?

J’adore le China, autant pour dîner que pour écouter de la musique. J’aime bien aller de temps en temps, au Mojito Habana, qui est juste en fasse du club L’Arc… et j’aime aussi le Baiser Salé évidemment, pour faire des bœufs et voir jouer les potes. Le caveau des oubliettes, également. Ce sont vraiment mes clubs de jazz de prédilection, à Paris.

Pour finir, quels sont tes projets actuels ?

En ce moment, je travaille sur mon album qui sera à tendance jazz new soul, avec Stefan Filey. On a les titres, on les peaufine. On s’appelle beaucoup, on se consulte, on se donne des avis. Je lui envoie des maquettes, il m’envoie des sons. On est un véritable binôme. Je me laisse un peu de temps mais l’album sera fait cette année, avec une éventuelle sortie l’année prochaine. Je pense l’enregistrer aux Etats-Unis, mais pour l’instant ça n’est qu’un souhait. Et j’ai des envies de collaborations, des contacts mais comme je ne veux pas me porter le mauvais œil, pour l’instant je n’en parle pas… J’attends que ça se concrétise !

A l’inverse, j’ai travaillé sur l’album de Stefan qui est sorti, il y a quelques temps… Et puis, il y a toujours la tournée française et européenne avec Lenny Kravitz dont le 26 juin à Paris-Bercy. Les mois qui arrivent vont être assez chargés !

Un mot de conclusion ?

Je suis vraiment heureux de faire ce métier ! J’ai la chance d’accompagner de grands artistes et j’ai conscience que ça n’est pas le cas de tous les musiciens, donc je garde cela dans un coin de ma tête… Alors, on touche du bois et on se concentre !

Copyright Photos : Aloïs Bridenne

Ludovic Louis est sponsorisé par : Hub van laar pour les trompettes / Earbay pour les ear monitors  /L’Olifant pour la lutherie.

 http://www.myspace.com/ludoviclouis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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